Continuer ces gestes, ce rituel nécessaire pour survivre grâce à l'herbe gagnée sur un sol difficile: nettoyer les prés, étaler les taupinières en remontant la terre, redessiner les ruisseaux d'arrosage, puis faucher au petit jour foins ou regains, sortir la pierre du covet, aiguiser la faux ou la taper sur l'intsaple, étendre le foin, le tourner vers midi, observer le ciel et décider: «Faut-il le mettre en valamonts, en rouleaux ou en tas?», préparer les voyages et les porter sur le dos avec le paillet à la grange de la Cotze ou à celle de la Léchère – l'odeur âcre de la transpiration accumulée sur le tour de tête du paillet –, redescendre l'herbage du mayen en hiver sur les luges par le ban de la Grosse Larze sous la surveillance de papa.